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dix fois rien
28 septembre 2010

un cadre de vie

Paul dit : On sous-estime le cadre de vie, l’influence que cela peut avoir.

J’ai acquiescé comme s’il savait quelque chose dont je ne savais encore rien, mais que j’allais tout bientôt découvrir, m’interdisant de fait d’émettre quelque avis que ce fût. Pourtant cette constatation me semblait aussi incertaine que la certitude et aussi insatisfaisante que l’inconscience. Bref, je voyais très bien où il voulait en venir, mais sans comprendre pourquoi il fallait s’arrêter en si bon chemin. Comme si un oiseau migrateur, à l’automne, se contentait simplement de poser ses ailes et sa gueule d’oiseau au bord de la Méditerranée, sans même se donner la peine de penser au continent africain.

 

J’y ai pensé à cette phrase, comme on joue avec ces trucs informes et incolores qu’on trouve sur les bancs, avant de découvrir qu’il s’agit d’un préservatif usagé, rempli, trainant ici depuis 3 jours. Bref, je ne savais pas quoi en faire. Et surtout, je ne voulais pas y adhérer. Non pas que je sois contre un bon chez soi.

 

Mais cette offre m’est intimement limitée. Et surtout cette offre avait l’inconvénient de faire passer là où je vivais pour un endroit où il serait impossible d’être bien tant qu’il ne se situait pas dans un cadre approprié, un village de campagne avec sa boulangerie, son église et ses petites rues. Comme s’il y avait des lieux où il était possible et d’autres impossible d’être heureux.

 

Aujourd’hui je tripote à nouveau ce préservatif, en sachant qu’il y a deux endroits, au moins, de vie. L’appartement que je loue, la chambre que je squatte, et puis cette région intérieure qui n’a aucun cadre. C’est justement là, la vie que j’y construis.

 

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