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dix fois rien
26 août 2009

la thérapie du large

Il se lève, regarde la pauvre vue sur la Cité et dit qu'il rêve d'un gros orage pour faire chuter la température. Je réponds, tout en ajustant la bandoulière de mon sac, que je ne reviendrai plus. C'est une annonce droite et lisse. Sans aucune prise nulle part. Même pas une annonce, juste un fait. Le stratagème dont j'ai usé est comme un doigt enfoncé dans une motte de beurre ramolie. Geste facile, gratuit et perfide, sans requérir aucun courage. C'est un lâché de piano du cinquième étage. Et finalement l'arroseur arrosé, il ne s'attendait pas à ça.


Ça c'est de l'événement mon interprétation.
Ma vision impossible. 
Je n'ai absolument pas fait les choses de cette manière. Le sens et la clarté de la phrase (pour une fois) étaient les mêmes. Mais la phrase n'était pas celle-ci. N'a pas été lâchée ainsi. Je n'ai rien fait tel que je le raconte. Absolument rien à voir avec le souvenir que j'en garde, que je laisserais croire s'il fallait en convaincre quelqu'un.

J'ai pris la peine. J'étais assis. Et lui aussi. Bloc contre bloc de feuilles et stylo bic. Non, ça a duré beaucoup plus longtemps que ça. Une dizaine de minutes. Une avancée à nu. De celles qu'on sait enrichies avant même de les commencer. J'ai dit que je ne reviendrais plus, puis j'ai expliqué. Pourquoi. Et comment je ne reviendrai plus... jusqu'à la prochaine fois.
J'ai balisé, j'ai balisé.

Avant de prendre les vagues.
 Il a dit ok. Il a dit encore quelques mots dont je ne me souviens plus. Et c'est ensuite qu'il s'est levé et a dit qu'il rêvait d'un gros orage pour faire baisser la température. 
Cette scène de rien a eu lieu il y a plus d'une semaine. Loin derrière. Et pourtant elle me revient. Elle m'est encore contre la poitrine. Je ne comprends toujours pas le décalage entre ce que j'ai fait et ce que je crois faire. Entre le navire que j'ai pris, et celui que je crois avoir brûlé. Toujours.

Quoiqu'il en soit j'ai pris le large. Mon eau.

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